Nous voilà en territoire bernois. Nous sentons encore pourtant le Jura bien présent. Les paysages du Jura bernois sont tout aussi beaux, mais la pluie nous empêche encore une fois de vraiment en profiter.

Le 10 mai, nous arrivons après une traversée de la Chaux d’Abel à Ferrière. Là, nous logeons à l’Auberge de la Licorne. Nous sommes si bien accueillis. Nous commençons par nous réchauffer en mangeant une belle croûte au fromage de la Chaux d’Abel.

Nous profitons ensuite de Spa privatisé pour une heure. Toute la famille se prélasse dans l’eau chaude du jacuzzi. Comme ça fait du bien après tout ces jours de froid et de pluie.

Spa à l’auberge de la licorne

Le lendemain, le 11 mai c’est la tempête, la pluie ne s’arrête pas. Héroïque est fatigué et nous aussi. Mon entorse me fait mal et je nous vois très mal réaliser cette grande étape. Une décision est alors prise avec notre équipe de choc.

Romain et Fred chargent la remorque et l’amènent à la métairie de la Gentiane à 1’100m au-dessus de Renan. Claire nous conduit le cheval et nous au même endroit. Nous arrivons sur un alpage au milieu de rien. L’endroit est très beau et très calme. Nous faisons connaissance avec Michèle, ses chevaux, ses poules, ses chiens et ses vaches des Highlands. Nous profitons d’une accalmie pour aller marcher un peu sur les pâturages. Les filles ont ensuite profité de la place de jeux et de faire quelques parties de cartes dans la petite cabane.

Le 12 mai, nous quittons la Gentiane avec un rayon de soleil. Qu’est-ce que cela fait du bien!
Nous descendons de notre montagne pour rejoindre dans la mi-journée St-Imier. Là, nous laissons le cheval au manège et nous nous rendons à la Fromagerie de démonstration Spielhofer. Nous avons la chance de participer à une visite guidée privée faite par M. Spielhofer fils. Il s’agit d’une entreprise familiale qui fabrique la tête de Moine, le fameux fromage du Jura. M. Spielhofer nous explique avec passion l’histoire de la fromagerie familiale. On sent bien que la Tête de moine est un élément important de la culture jurassienne. L’entreprise vise à rendre sa pratique plus durable. Ainsi, les énergies utilisées pour la fabrication du fromage sont des énergies naturelles « OPALE» , certifiées énergies renouvelables. Après une belle présentation, nous visitons l’atelier de fabrication, les caves, l’atelier d’emballage en passant par le bureau du marketing. La visite est complète. Nous sommes impressionnés par tant de modernité pour un produit si traditionnel. Nous avons ainsi pu voir tout le circuit pour la fabrication de la fameuse tête de moine AOC. En descendant de la métairie, nous avons croisé les vaches laitières, nous sommes arrivés devant la fromagerie en même temps que le camion du lait, nous avons vu la fabrication, la maturation en cave et l’emballage. Il ne restait plus que la dégustation…et bien entendu, nous avons été plus que ravi du bel apéro qui nous avait été préparé. Les fromages des Spielhofer sont magiques. Tous meilleurs les uns que les autres. Entre deux salles, M. Spielhofer nous avoue vouloir aller plus loin dans l’écologie et construire la première fromagerie du monde sans émission de CO2. Ils ont le projet de la construire prochainement à Sonviller. Ainsi, peut-être que la Tête de moine sera bientôt élu le fromage produit en gros le plus éco-reponsable de Suisse.

Une fois la visite terminée, nous avons pris le train direction Courtelary. À la gare de Saint-Imier, il restait 15 minutes avant l’arrivée du train, j’ai donc profité pour courir chez « TOF sports » pour racheter des chaussures de marche. Quelques jours auparavant, ma cheville et mes chaussures ont souffert lors de l’ouverture d’un bovi-stop, souvenez-vous! Je suis entrée dans le magasin, j’ai expliqué au vendeur que j’avais exactement 5 minutes pour trouver chaussure à mon pied…blague à part, il a été très efficace et j’ai pu arriver à temps pour prendre le train.

Nous sommes arrivés à Courtelary et avons marché 5 minutes pour rejoindre la chocolaterie Camille Bloch. La partie musée est interactive et très ludique. On y découvre l’histoire de la famille et de l’entreprise, mais surtout on peut à plus de trois reprises goûter du bon chocolat.
La visite est parfaite pour les enfants, il y a peu à lire et beaucoup de choses à faire, à toucher. Les filles ont évidemment été happées par la fontaine de chocolat tandis que nous, nous avons adoré observer la fabrication du Ragusa et du Torino.

En fin d’après-midi, toute la famille Vuillaume (Romain et Lucia sont de bon copains des Franches Montagnes) nous a accompagnés en haut du Chasseral.

Il ne faisait pas beau, il pleuvait même au risque de me répéter encore et encore (navrée pour le pléonasme, juste plus que nécessaire ici).

Ce que nous n’avions pas imaginé c’est qu’en haut, là au sommet du Chasseral, ce lieu que nous avons vu et revu durant tout notre parcours dans les Franches, il faisait encore pire qu’ailleurs…Brouillard, pluie, vent, la totale! Déception, que dire de plus. On se réjouissait tellement de voir la vue depuis ce sommet.

Nous avons bu l’apéro avec nos amis et avons même eu le droit à une mini accalmie qui nous a permis de voir la région des Trois-Lacs durant 5 minutes: Victoire!

Nous avons ensuite mangé et dormi à l’hôtel du Chasseral. Depuis nos chambres on devait voir la vallée, mais rien à faire c’est les nuages que nous avons vus. Pas grave, un peu de repos fait du bien.

Le lendemain, jeudi 13 mai nous quittons le sommet et l’antenne du Chasseral pour réaliser un trek direction le Bois-Raiguel. Nous sommes bien équipées, sous-pulls thermiques, combinaisons de ski, protections pluie et froid en tout genre. Ce matin, en haut du Chasseral il fait 0°C. Nous partons alors que la tempête de neige souffle dehors. Peu enthousiastes à affronter encore une fois les éléments, nous partons. Nous n’avons pas le choix, il faut avancer. Pour nous encourager, nous blaguons, chantons, rigolons. Fred improvise une leçon de géographie en désignant les trois lacs (non visibles). Je sors mes lunettes à soleil pour faire la nique à la neige, j’explique ma super technique aux filles qui me prennent pour une folle. Résultat: il s’est mis à neiger plus fort et j’ai perdu à tout jamais mes lunettes de soleil préférées.

Nous marchons 10 km sur un sentier pédestre qui n’en est pas un. La neige n’a pas eu le temps de fondre avec ces dernières semaines de grand beau, pardon ces dernières semaines d’hiver tardif! Nous avons tous la sensation d’être Mike Horn et de devoir gravir un sommet enneigé sous une météo capricieuse. Je panique évidement par moment, Fred relativise à tout moment assurément et les filles s’éclatent dans la neige résolument.

Nous mettons un peu plus de trois heures pour rejoindre le magnifique alpage du Bois-Raiguel. Nous aurions dû croiser des vaches, mais vu les températures, elles ne sont pas encore en haut. Ici, à la métairie du Bois-Raiguel, Marcel fabrique du bon gruyère d’Alpage. Nous y avons mangé une bonne fondue et avons bien dormi dans de magnifiques chambres toutes récentes aménagées dans le grenier.

Le 14 mai, nous sommes partis avec un rayon de soleil pour marcher seulement 4km environ pour rejoindre le Bison Ranch au Prés-d’Orvin.
Sur le chemin, une équipe de loisirs.ch est venue faire une petite vidéo pour leur site. Nous avons expliqué notre voyage.

Une fois arrivés au Bison Ranch, en attendant de pouvoir entrer dans une cabane de far west où nous dormirons, Fred et les filles réalisent un parcours dans les arbres. Je me fais des frayeurs à les regarder passer d’un arbre à l’autre.

L’activité s’arrête subitement quand l’orage menace et que la grêle décide de jouer les trouble-fêtes.
L’orage passé, nous allons manger un morceau de bison du Ranch au restaurant. Spécial et assez cher le bison… cela n’a pas fait l’unanimité chez les Cavad’. Après le souper, les filles jouent à la place de jeu et nous profitons de faire un petit sauna au feu de bois. La nuit tombe et toute la famille s’endort paisiblement au Far West du Jura bernois. La pluie tombe à nouveau, les tipis dansent avec le vent et le feu crépite dans le poêle à bois de notre cabane. Bien heureux d’être au chaud, nous nous endormons.

Le samedi 15 mai, nous retrouvons notre roulotte et Claire nous ramène Héroïque. Nous attelons et repartons direction la plaine. Le chemin descend et descend, le temps est mitigé et nous savons que nous ne devons pas traîner si nous voulons arriver avant l’orage au manège du Foncet. Le chemin est pénible, nous sommes beaucoup sur la route et les automobilistes ne sont pas toujours fair-play. Je me sens même parfois en danger et m’inquiète des réactions que peut avoir Héroïque.

Nous arrivons en début d’après-midi au manège, nous sommes si bien accueillis. Nous avons le temps de prendre soin du cheval, de le mettre à l’abri quand l’orage nous tombe dessus. Nous nous dépêchons à notre tour de vider la roulotte et de nous mettre à l’abri. La chambre d’hôte de Dodo, se situe dans le galetas réaménagé de la ferme familiale. L’appartement est moderne et très joli. Nous nous y sentons bien et profitons du mauvais temps pour faire la sieste et regarder un film le soir.

Le lendemain en accord avec Jean-Marc Laville notre ami du Jura, nous changeons un peu le programme du jour. Il faut dire que la météo du jour est vraiment exécrable. Avec Gwendoline, ils nous rejoignent au manège. Fred et Jean-Marc chargent la roulotte sur une remorque et vont la monter au sommet de Macolin. La montée aurait été rude pour Héroïque et pour nous avec un temps pareil. Avec Gwendoline et les filles, nous faisons le chemin à pied avec le cheval. Les filles sont plus qu’heureuses de pouvoir monter à tour de rôle à cru sur Héroïque.


Le sentier est long et monte beaucoup, nous sommes plus que rincées (dans tous les sens du terme) en arrivant en haut. L’endroit où nous rejoignons Fred et Jean-Marc s’appelle « la fin du monde ». Cela résumait bien notre état ce jour-là à ce moment-là. Nous attelons à nouveau Héroïque et continuons notre chemin sous une pluie battante. Nous sommes tous mouillés jusqu’aux os. Les filles râlent un peu. Nous nous arrêtons pour pique-niquer devant un hôtel abandonné, nous tendons de faire un peu de feu pour nous réchauffer, mais le froid est rude aujourd’hui. Gwendoline nous a apporté plein de petits délices de sa boutique et de sa fabrication. Cela nous réchauffe. Anne-lise et Paul, nous rejoignent pour le pique-nique. Nous faisons leur connaissance. C’est Anne-Lise qui nous a préparé les parcours pour la suite et la fin de notre parcours. C’est aussi chez elle, à la Bergerie du Haut que nous dormirons ce soir.


Les filles sont pour la première fois un peu « gronchons ». Elles sont fatiguées et leurs habits plus que mouillés après la marche sur Macolin les empêchent de voir positivement la fin de la journée. Nous profitons de la présence d’Anne-Lise et Paul pour les leur confier afin qu’ils les conduisent au sec.
Nous poursuivons sous la pluie avec Jean-Marc et Gwendoline, tandis que les filles jouent aux chevaux Playmobil au coin du feu chez Anne-Lise et Paul.

Nous mettons Héroïque dans un box à Lignière et montons passer la nuit à la Bergerie du Haut (bergerie du Mont Soleil). Il paraît que la vue y est magique depuis là-haut. Malheureusement, un épais brouillard et la neige nous empêchent de voir la vue sur la région des Trois-Lacs. Résiliés à cette météo peu agréable, nous nous promettons de revenir une autre fois pour voir la fameuse vue. Il ne fait pas chaud, mais nous dormons au sec après avoir mangé de délicieux macaronis d’alpage.

Ce que nous retenons du Jura Bernois:

  • des paysages de montagnes très nature
  • des personnalités plus réservées
  • de délicieux fromages à déguster
  • des fromagers passionnés
  • des vues à couper le souffle (que nous retournerons voir c’est sur!)
  • toujours la passion pour le cheval malgré le fait que l’on s’éloigne des Franches-Montagnes